L’appel est toujours aussi urgent !
Lancé mi-octobre 2024, notre appel à l’arrêt immédiat des relations militaires et d'armement avec Israël et les pays du Proche et du Moyen-Orient avait récolté près de 15'000 signatures en quelques semaines. Ce jeudi, la Commission de politique extérieure du Conseil des Etats doit se prononcer sur la suspension ou non des contributions financières suisses à l'agence onusienne pour les réfugiés palestiniens (UNRWA). Dans ce contexte, nous souhaitons souligner l’urgence persistante de la situation humanitaire dans la région, et réaffirmer l’actualité de notre appel au Conseil Fédéral. Car malgré l’instauration de cessez-le-feu au Liban puis à Gaza, la situation sur place reste toujours autant préoccupante!
En effet, le cessez-le-feu entré en vigueur fin novembre entre Israël et le Liban est plus que fragile et des violations à répétition ont été dénoncées. A titre d’exemple, le 26 janvier dernier, l’armée israélienne a ouvert le feu sur des habitant.e.s du sud Liban qui tentaient de rentrer chez eux/elles, faisant au moins 22 morts et 124 blessés. La Force intérimaire des Nations unies au Liban (FINUL), chargée du contrôle de la zone tampon entre les deux pays, a appelé au respect du cessez-le-feu et demandé à Tsahal de « cesser de tirer sur les civils au Liban » .
De plus, quelques jours seulement après la signature d’un cessez-le-feu à Gaza, l’armée israélienne a lancé une opération militaire en Cisjordanie, ciblant le camp de Jénine et poussant des centaines d’habitant.e.s à quitter leur maison. Cette offensive poursuit une politique d’intensification des violences et de la colonisation en Cisjordanie occupée, qui a déjà provoqué des centaines de morts depuis octobre 2023. Le 20 janvier, le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres, a mis en garde contre la tentation israélienne d'annexer la Cisjordanie occupée, après que plusieurs hauts responsables israéliens aient évoqué ouvertement ce projet.
Après plus de 4’000 morts au Liban et 45'000 à Gaza (chiffre encore largement sous-estimé selon une étude publiée dans la revue médicale The Lancet), la Suisse ne peut pas continuer de commercer avec Israël comme si de rien n’était ! Pour rappel, la Cour Internationale de Justice a reconnu il y a maintenant plus d’un an le risque de génocide en demandant à Israël de prendre des mesures immédiates pour l’éviter. Depuis, aucune de ces mesures n’ont été mises en place par Israël, et des organisations internationales comme Amnesty International ou Human Right Watch ont publié des rapports confirmant qu’un génocide était en cours.
Malgré le cessez-le-feu et la fin des bombardements quotidiens, la situation demeure particulièrement inquiétante ! D’autant plus avec l’arrivée de Trump à la Maison Blanche, qui semble déterminé à soutenir le régime israelien et n’a pas hésité à proposer la déportation des 2 millions d’habitant.e.s gazaouis vers les pays voisins, afin de transformer le territoire en une station balnéaire de luxe !
En continuant d'exporter du matériel de guerre ainsi que des biens à double usage dans la région et en achetant des biens d'armement à Israël, la Suisse se rend complice de ces exactions ! A l’heure où la Commission de sécurité extérieure doit se prononcer sur la suspension des financements de l’UNRWA, il est plus que temps de s'interroger sur notre complicité. En effet, selon une note interne du DFAE parue la semaine dernière, la décision de suspendre les fonds de l’UNRWA pourrait être comprise par Israël comme un encouragement dans sa campagne contre l’agence onusienne, seule organisation en mesure de venir en aide à la population gazaouie. Selon cette note interne, la suspension des financements pourrait ainsi conduire à une violation par la Suisse des obligations relatives aux Conventions de Genève. Alors que l’autorité des institutions internationales est plus que jamais en danger, il est impératif que la Suisse défende la coopération internationale et s’affirme comme gardienne des conventions de Genève !
Dans ce contexte, il est essentiel de s’engager en faveur d’un cessez-le-feu définitif et de permettre l’acheminement de l’aide humanitaire. Alors que les habitant.e.s du nord de Gaza ont commencé à rentrer chez eux/elles et à découvrir l’étendue des dégâts, il est plus que nécessaire d’œuvrer pour assurer une paix durable, afin que puisse commencer la phase de reconstruction et qu’un processus de justice puisse être entamé.
Le GssA réitère son appel et demande au Conseil fédéral de suspendre toute collaboration militaire et toute coopération en matière d’armement avec Israël et les autres pays du Proche et du Moyen-Orient !